dimanche 6 décembre 2015

Le rôle vital des comités de pilotage


De nombreux projets sont réalisés sans qu’un comité de pilotage soit mis en place. On trouve encore des responsables qui déclarent : "à quoi cela peut servir ?", "cela ne sert à rien", "c'est une perte de temps", " c’est un truc de consultant voulant augmenter ses honoraires", .... Dans d'autres cas il existe bien un comité de pilotage mais il n'en a que le nom. Il regroupe quelques personnes de bonnes volontés choisies un peu au hasard et qui ne savent pas très bien ce qu'on attend d'eux.
Souvent on considère que les comités de pilotage constituent un luxe dont il serait possible de se passer. Il existe encore des chefs de projet qui affirment qu'il suffit de rencontrer les différentes responsables de l'entreprise afin de les interroger sur leurs besoins. A leur avis c'est largement suffisant pour maîtriser le projet. Les échecs à répétition d’un certain nombre de projets montre que c'est une illusion. En fait l’absence d’un comité de pilotage est une des causes les plus fréquentes des dérives de projets.
L'observation montre que la présence d'un comité de pilotage est un facteur clé de réussite des projets. C'est une bonne pratique connue, malheureusement, elle est trop souvent oubliée. Ainsi, sous prétexte qu'un projet a une petite taille certains considèrent qu’il n'est pas nécessaire de mettre en place un comité de pilotage. Dans d'autres cas, lorsque le projet est trop complexe ou s’il se déroule dans un délai trop court, on décide qu'un comité de pilotage est sans objet. Ceci explique qu'aujourd'hui encore on constate la dérive d’un trop grand nombre projets.

Trop de projets n'ont pas de comité de pilotage

Il est important de comprendre les raisons qui incitent un certain nombre de chefs de projets et de maîtres d'ouvrage à ne pas mettre en place de comité de pilotage. Il est important de comprendre leurs raisons. Elles sont de différents ordres :
       Certains chefs de projets affirment que les comités de pilotage sont inutiles dans leur cas car leur équipe est soudée et ses membres savent parfaitement ce qu'ils doivent faire : "Dans ces conditions il est inutile de mettre en place un comité de pilotage car il n’apportait à rien".
       D'autres pensent que la mise en place d'un comité de pilotage va alourdir et compliquer la gestion des opérations : "Les professionnels doivent assurer leurs responsabilités", "Un comité de pilotage développe la bureaucratie et dilue les responsabilités", "Nos décideurs ne sont pas demandeurs de ce type de réunions", ....
       La préparation d'une réunion du comité de pilotage représente une charge de travail non négligeable et finalement elle retarde les projets : "Il faut préparer des documents, établir une présentation et rédiger un compte-rendu. C'est une charge de travail significative pour un résultat aléatoire ".
       Rien n'est décidé dans le cadre des réunions des comités de pilotage : "Cela commence par une présentation préparée d'avance, puis ensuite chacun cherche à se faire valoir", "Dans ces comités on ne décide jamais rien", "Ce sont des réunions purement formelles",.....
       C'est trop souvent un tribunal chargé de juger le chef de projet : "Je n'ai pas vocation au martyr", "Chez nous on a la mauvaise habitude de tout critiquer", "Dans un comité de pilotage il n'y a personne pour arbitrer entre les informaticiens et les utilisateurs", ....
       Les comités de pilotage sont souvent considérés comme des comités "Théodule" où viennent des personnes car ils n'ont rien de mieux à faire : "ils viennent boire du café ou du jus d'orange et écoutent d'une oreille distraite ce qui se dit", "on envoie au comité de pilotage les second couteaux qui ne peuvent rien décider", "lorsqu'il y a un véritable problème à traiter et qu'il est nécessaire de prendre d'urgence une décision ils rapportent le problème aux vrais décideurs et ensuite ils apportent leur réponse à la prochaine réunion", .....
Toutes ces réticences expliquent le fait que trop souvent des projets importants n'ont pas de comité de pilotage ou, s'il y en a un, il n'a pas la bonne composition et il ne joue pas le rôle qu'il devrait assurer.

Le comité de pilotage n'est pas la cerise sur le gâteau

Trop souvent on présente l'existence du comité de pilotage comme la cerise sur le gâteau. L'image est séduisante mais elle est en grande partie inexacte. Ce n'est pas la cerise sur le gâteau mais le gâteau lui-même. S’il n’y a pas un comité de pilotage performant le projet ne peut que dériver et finalement se diluer. C’est un des facteur clé de succès.
En effet, la réussite d'un projet repose en grande partie sur une coordination efficace entre toutes les parties prenantes concernées et sur une solide maîtrise de l'enchaînement des opérations. Ce sont les deux fonctions clés que doit assurer le comité de pilotage. Si les principales parties prenantes n'ont pas participé aux choix effectués il y a peu de chances qu'elles se reconnaissent dans les solutions adoptées. De plus la coordination entre les différentes parties-prenantes est un point très important. Ainsi, par exemple, une fois que la rédaction des programmes est terminée il est nécessaire que les utilisateurs soient prêts à les tester. Si cela n’a pas prévu et discuté avec les intéressés, le projet ne peut que déraper.
Cependant, le comité de pilotage n'a pas responsable du déroulement du projet. Si les choix techniques sont irréalistes ou si les développements sont réalisés par des personnes peu compétentes, le comité de pilotage a beaucoup de mal à corriger ces erreurs.
Par contre si les spécifications de la future application sont inadaptées ou si les futurs utilisateurs sont aux "abonnés absents" le comité de pilotage peut intervenir et corriger ces errements. Or, on le sait, si certains projets rencontrent ces types de difficultés ils ne peuvent que se traduire par la dérive traditionnelle des projets informatiques qui est de l’ordre de 40 %.
Dans ces conditions l'absence d'un comité de pilotage peut amener à constater ex-post une dérive significative d’un projet. A l'inverse les succès obtenus par les comités de pilotage sont dus à la conjonction de trois facteurs :
       Définir un cadre de référence. Il doit préciser la manière de découper le projet en étapes ou en tâches, d'établir le planning du projet, de calculer la charge nécessaire de développement et de tests, d'estimer le montant du budget de projet, ... ([1])
       Avoir un regard distant sur le projet. Le comité de pilotage a pour rôle de rappeler régulièrement aux maîtrises d’œuvre les objectifs du projet, de détecter d'éventuelles dérives et de réagir rapidement.
       Arbitrer entre des demandes contradictoires. Il est fréquent que les différentes parties prenantes n'ont pas les mêmes attentes et il est nécessaire d'arriver à établir des compromis entre eux.
Ces trois facteurs permettent aux comités de pilotages d'améliorer de manière significative la maitrise du développement des projets.

Les rôles du comité de pilotage

Un comité de pilotage est avant tout un organe de régulation du projet. Il assure simultanément différents rôles :
       Organiser le dialogue entre les différents managers de l'entreprise notamment sur le contenu du futur projet. Ce débat préalable permet d'éviter des déceptions lors de la recette de l'application qui se traduisent par des difficultés de démarrage pouvant aller jusqu'au blocage lors de la mise en œuvre de l’application. La discussion entre tous les décideurs concernés est importante. Pour cette raison il est nécessaire de s'assurer que toutes les parties prenantes se sont complétement exprimés sur le contenu du projet.
       Fixer les objectifs et les orientations du projet. C'est le rôle clé du comité de pilotage. Deux systèmes d'information ayant les mêmes fonctions peuvent avoir une organisation et des résultats très différents selon les priorités qui ont été fixées par le comité de pilotage. Lors de l'étude d'expression des besoins des objectifs et des orientations doivent avoir été déterminés par le maître d'ouvrage. Il est ensuite nécessaire que le comité de pilotage les valide et s'assure que le cahier des charges permet effectivement de les atteindre.
       Effectuer les arbitrages notamment entre la richesse fonctionnelle de la future application, son budget, ses délais et la qualité attendue. C'est un équilibre difficile à trouver car les attentes des différents parties prenantes concernées sont variables et hétérogènes. Les discussions et les négociations se déroulent au sein du comité de pilotage. Le chef de projet et le maître d'ouvrage ont la responsabilité de l'informer de manière complète afin qu'il puisse faire des choix éclairés.
       Valider, arrêter le planning et le budget. Une fois le cahier des charges rédigé le comité de pilotage à la responsabilité de confirmer ces choix. Les nouveaux plannings et budgets du projet à l’issu de ce travail d’analyse fonctionnelle sont souvent assez différents de ceux qui ont été défini à l'origine. C'est un sujet essentiel de discussion au sein du comité de pilotage car il est toujours possible d’envisager de s'y prendre autrement.
       Suivre le projet au cours des différentes étapes. Le comité de pilotage doit s’assurer que tout se passe comme prévu, notamment au cours de l'étape de réalisation. Pour cela on va périodiquement évaluer l’avancement du projet et rapporter cet indice à la charge de travail consommée de façon à détecter d'éventuelles dérives. Il est alors possible de prendre les mesures nécessaires pour les corriger. 
Comme on le voit le comité de pilotage a un rôle d’animation et en même temps une mission de contrôle du projet au sens large du terme. Il doit s'assurer que tout se passe comme prévu et que le résultat de chaque étape est conforme à ce qui est attendu, par exemple que le document appelé "cahier des charges" a un contenu conforme, qu'il est complet et qu'il est bien aligné sur le document de référence antérieur, généralement appelé dossier d'expression des besoins. De même au cours de chaque étape le comité de pilotage doit s’assurer que le travail prévu est effectivement terminé et que la consommation de la charge est conforme à ce qui est prévu.

Le rôle clé du cahier des charges 

Dans ce contexte l'étape d'analyse fonctionnelle débouchant sur le cahier des charges est un moment très importante et le comité de pilotage joue un rôle clé dans l'élaboration et la validation du cahier des charges.
Bien entendu, le comité de pilotage ne va pas rédiger le cahier des charges. Il n’en a pas le temps ni forcement les compétences. Il n'a pas non plus la responsabilité de son établissement. Ce travail incombe aux futurs utilisateurs sous l’autorité de la maîtrise d'ouvrage. Si c'est nécessaire ils se font aider par une assistance à la maîtrise d'ouvrage.
Parfois la maîtrise d'œuvre (l'équipe informatique) assure ce travail mais il risque d’être ensuite contesté lors de la mise en place de l’application.
De manière plus générale le comité de pilotage a la responsabilité de s'assurer que ces opérations se sont déroulés normalement, conformément à ce qui était prévu.
Le comité de pilotage n'a pas la possibilité d’effectuer la validation détaillée du cahier des charges. Ses membres n'ont ni la compétence ni le temps de le faire. Par contre il a la responsabilité de s'assurer qu'il y a bien eu une validation, que les corrections nécessaires ont été effectuées et que toutes les parties prenantes ont bien été consultées. En cas de doute il peut nommer un groupe de travail chargé de valider le document et de lui rendre compte. Dans ce cas, il faut le savoir, le projet perd un à deux mois, parfois plus, par rapport au planning initial.
Soyons précis, le comité de pilotage a la responsabilité de s'assurer qu'il y a bien eu une double validation, fonctionnelle et technique, qu'elle a été faite par les personnes concernées et qu'un nouveau budget et un nouveau planning alignés sur ceux établis à l'origine. De plus il doit vérifier que toutes les parties concernées ont effectivement participé à la validation. Si ce contrôle n'est pas effectué il arrive qu'on s'aperçoit ensuite, en cours de réalisation, voir lors des tests, que des fonctions importantes ont été oubliées ou que le budget prévu est nettement insuffisant.

Le rôle particulier du comité de pilotage dans le suivi des opérations

Durant les phases de conception du projet mais surtout au cours de l'étape de réalisation et de tests le comité de pilotage a la responsabilité de s'assurer que le planning et le budget du projet sont respectés. Pour cette raison un tableau de bord du projet doit être régulièrement établi dont ses membres sont les principaux destinataires. Généralement il est établi tous les mois par le chef de projet ou l’assistance à la maitrise d’ouvrage. Il permet de suivre un certain nombre d'indicateurs concernant :
       L'avancement du projet,
       La charge de travail consommée,
       Le planning constaté par rapport au planning prévu,
       Les dépenses engagées et constatées,
       Différents ratios de productivité et d'efficacité.
Le tableau de bord permet de rapprocher les valeurs actuelles de ces différents indicateurs et les valeurs objectifs ou prévues.
Par contre le comité de pilotage ne va pas se réunir pas tous les mois pour analyser le tableau de bord du projet. Normalement il se réunit aux moments clés du projet comme à la fin d'une étape ou au début de l'étape suivante. S'il se réunit tous les mois il est possible que ce ne soit pas un vrai comité de pilotage mais plutôt un comité d'avancement chargé de suivre les opérations et de prendre les décisions correctives nécessaires. S'il se réunit périodiquement ce n'est plus un comité de pilotage mais un comité chargé de l'avancement suivant le détail des opérations.
Cependant le comité de pilotage n'a pas à se substituer au chef de projet ni d’essayer de diriger le projet à sa place les opérations. Au contraire, son rôle est de le renforcer et de l'aider à mener à bien sa mission.
A défaut de tableau de bord il est utile de communiquer a minima aux membres du comité de pilotage chaque mois le planning et le relevé des dépenses effectuées au titre du projet. Il est important que ces documents soient transmis aux intéressés accompagnés d'une courte note d'explication. Il n'est, par contre, pas utile de réunir le comité de pilotage pour commenter ces chiffres car tout décideur expérimenté sait les lire. Par contre en cas de dérive significative, de défaillance d'un fournisseur important ou si on constate que la solution technique envisagée ne donne pas les résultats attendus, le président du comité de pilotage peut prendre l’initiative de réunir en urgence.

Le comité de pilotage n'est pas un groupe de travail parmi d’autres

Comme nous venons de le voir trop souvent on confond le comité de pilotage avec d'autres instances concourant au projet comme :
       Le comité projet ou le comité d'avancement. Il se réunit tous les mois dans les premiers jours du mois pour faire le point sur le projet et régler les différents problèmes qui peuvent survenir. Il est chargé de mesurer l’avancement du projet. Il comprend les principaux responsables de l’équipe de réalisation (la maitrise d’œuvre) et des représentants de la maîtrise d’ouvrage ([2]).
       Un groupe de validation. Il est constitué à la fin de l'étape d'analyse fonctionnelle afin de s'assurer que le cahier des charges est complet et qu'il est conforme aux demandes figurant dans le document d'expression des besoins. S'il trouve des absences ou des incohérences il demande à l'équipe projet de corriger ou de compléter le cahier des charges.
       Un groupe d'information. Il a pour but d'informer sur le contenu du projet toutes les personnes intéressées. Viennent à ses réunions toutes les personnes qui le souhaitent. C'est une réunion ouverte. Ces réunions se tiennent deux ou trois fois au cours de l'étape de l'analyse fonctionnelle puis ensuite une ou deux fois au moment des tests.
       Un groupe de travail. Il regroupe quelques personnes concernées par l'étude d'un point particulier ou pour effectuer un travail spécifique comme de recenser tous les écrans qu'il sera nécessaire de développer ou de rédiger un ou plusieurs chapitres du cahier des charges. Par contre l’idée de faire dessiner par un groupe de travail tous les écrans risque d'entraîner des dérives importantes dans le temps car cela représente une importante charge de travail. Il est préférable de faire faire ce travail par des professionnels puis de faire valider le résultat par un groupe de travail.
       Une réunion de l'équipe de développement. C'est une instance très utile pour informer et motiver les développeurs. Le but de ces séances est de leur rappeler les objectifs du projet, de faire le point sur l'avancement des opérations, de leur signaler les difficultés rencontrées, de leur présenter les solutions adoptées, d’analyser les causes des retards constatés sur le planning d'origine, ...et surtout de rappeler à chacun l’importance de son rôle.
Ces différentes instances ont leur utilité et leur rôle mais elles ne doivent pas être confondues avec le comité de pilotage qui est un organe tout à fait spécifique car son rôle est de garantir l’évolution régulière du projet.

Nécessité d'avoir dans le comité de pilotage des décideurs de bon niveau

La composition du comité de pilotage est un point très important à examiner. Pour être efficace ce doit être un groupe de taille limitée ne comprenant que des décideurs ([3]). Ils doivent être choisis en fonction de leur intérêt particulier pour le projet. Généralement ils sont directement concernés par la mise en œuvre de la future application, et ils veulent s'assurer de ses orientations et de l'avancement du projet.
Le chef de projet et le maître d'ouvrage participent au comité de pilotage. Leur rôle est de décrire l'avancement du projet, les résultats obtenus, les difficultés rencontrées, ... Pour cette raison ils n’est pas souhaitable qu’ils dirigent pas les débats. C'est, normalement, le rôle du président du comité de pilotage. Généralement on choisis pour assurer ce rôle le décideur le plus directement concerné par le projet. On peut aussi choisir une personne ayant déjà eu à gérer des projets complexes du même type.
Parfois on nomme le chef de projet où le maître d'ouvrage président du comité de pilotage. Ce n'est pas une solution conseillée car, dans ce cas, cette personne est à la fois juge et partie. Lorsqu'un problème délicat survient ils risquent de ne pas avoir une attitude neutre à l'écoute de l'ensemble des parties prenantes.
De même, comme nous l'avons vu, il n'est pas nécessaire que toute l'équipe informatique participe au comité de pilotage. Ils ont souvent le sentiment de perdre leur temps car leurs préoccupations sont assez loin des discussions entre les autres membres du comité de pilotage. Ils sont plus intéressés de participer à un comité projet ou un comité d'avancement. De même il n’est pas indispensable de faire venir les chefs d'équipe de la maitrise d’œuvre au comité de pilotage sauf s'ils sont directement concernés par un des points de l'ordre du jour ([4]).
Autre point important : le comité de pilotage n'est pas un tribunal chargé de juger le chef de projet. Ce n'est pas non plus un face à face entre les informaticiens et les utilisateurs. C'est au contraire un lieu de discussion, de recherche de solutions en vue de l'établissement de compromis entre des visions et des approches différentes.
On a parfois tendance à faire du comité de pilotage un organe où toutes les départements de l'entreprise sont représentés de façon à en faire une sorte une assemblée générale. Cela risque de faire beaucoup de monde autour de la table alors seuls quelques personnes sont directement concernés. Dans ces conditions les débats sont chaotiques et il devient difficile de faire prendre des décisions. Les comités efficaces ont en général une taille réduite.  
Cas pratique. Une entreprise du secteur de l'industrie lourde décide de lancer un projet informatique permettant d'améliorer la coordination et le suivi des commandes clients entre les différents départements. Son budget est de 5 millions d’euros. Le comité de pilotage comprend cinq personnes :
       Le directeur commercial,
       Le directeur de production,
       Le directeur informatique,
       Le maître d'ouvrage,
       Le chef de projet.
Ce sont tous des décideurs. Le président du comité de pilotage est le directeur de production car il est responsable de l'équipe de planification de la production qui aura ensuite la responsabilité d’assurer le fonctionnement courant de la future application.
On notera que généralement le directeur général n'est pas membre du comité de pilotage. Ce n'est pas nécessaire. Cependant, dans certains cas sa présence peut être utile notamment si on estime que des décisions délicates doivent être prises au cours du projet.

Le rôle clé du président du comité de pilotage

Le choix du président du comité de pilotage est une décision importante. Si on choisit une personne trop autoritaire on risque de subir des tensions et des conflits. Au contraire si c'est une personne trop laxiste le projet risque de s'enliser. Le président idéal doit être une personne patiente et raisonnable.
Son rôle principale est d'animer les réunions du comité de pilotage. Il doit notamment veiller à ce que toutes les parties prenantes puissent s’exprimer. En cas de difficulté il doit s'efforcer de trouver des compromis acceptables par toutes les parties prennantes.
Le président du comité de pilotage peut être amené à prendre des décisions comme :
       Nommer le chef de projet. La nomination du chef de projet par le président du comité de pilotage est un moyen efficace permettant de développer une relation de confiance entre eux. Cependant ce n'est pas toujours le cas car il peut avoir été nommé avant que soit désigné les membres du comité de pilotage. Le président du comité de pilotage peut aussi être amener à remplacer le chef de projet. C’est une situation plus délicate.
       Valider les notes de cadrage ou le PMP, Plan de Management de Projet. Ces documents définissent le fonctionnement d'une étape à venir ou de l'ensemble du projet et notamment la répartition des tâches entre les différents intervenants. L'existence de ces documents est pour le comité de pilotage l’assurance d’une meilleure maîtrise du projet ([5]).
       Valider le principe de la sous - traitance d'une partie ou de l'intégralité du projet. Il peut arriver que face à des difficultés notamment des retards constatés par rapport au planning initial le président du comité de pilotage décide qu'il est nécessaire de sous-traiter une partie du projet ([6]).
       Convoquer le comité de pilotage en urgence. En cas d'incident grave risquant de mettre en difficulté le projet il peut décider qu'il est nécessaire de faire le point et, le cas échéant prendre des décisions. 
       .....
Comme on le voit le choix du président du comité de pilotage est une décision importante et elle a une forte influence sur la maîtrise du projet.


Pour avoir une gestion de projet efficace il est d’abord nécessaire d'avoir une démarche fiable et éprouvée et ensuite de la confier à un chef de projet efficace et compétent. Le comité de pilotage n'est pas là pour dicter au chef de projet la méthode de gestion de projet ni à lui imposer la manière de gérer le projet. De même il n'a pas à se substituer à un chef de projet insuffisant. Par contre il a la responsabilité de détecter les fragilités de la méthode employée ou les limites des compétences du chef de projet.



[1] - Ce cadre de référence peut être une simple note de cadrage, un plan de management de projet (PMP) ou un plan d’assurance qualité (PAQ). Ce peut aussi être une méthodologie de gestion de projet mais dans ce cas on reste au niveau des principes et il manque dans ce document les modalités pratiques du projet.
[2] -  La composition du comité d’avancement et du comité de pilotage est très différente. Généralement le comité de pilotage ne comprend pas tous les membres de l'équipe projet mais seulement le chef de projet et si c'est nécessaire, un ou deux collaborateurs pour l'assister. Le participants du comité de pilotage sont pour l’essentiel des décideurs des différents métiers concernés par le projet.
[3] - Un décideur est une personne ayant de larges responsabilités. Selon une jolie formule on dit : "qu'il a charge d'âmes".  
[4] - Il faut prendre garde au fait que leur présence peut être interprétée par les autres membres du comité de pilotage comme la volonté de « faire la salle » pour inverser le rapport de force.
[5] - Dans certains cas il existe un Plan d’Assurance Qualité (PAQ). Dans ce cas le comité de pilotage a la responsabilité de valider ce document et de s’assurer de son application effective.
[6] - Par contre le choix du ou des prestataires relève de la maitrise d’œuvre sous le contrôle de la maîtrise d’ouvrage.